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         Á la mémoire de mon indiscipliné Grand-père Georges Félix
               ainsi qu'aux six millions de juifs assassinés   

     

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      AFIN QUE SACHE LA JEUNE GÉNÉRATION... 

     

    J'avais ramené le livre d'Israël, je l'avais acheté à Yad Vashem, il était un gros livre à la couverture verte comme la couleur de l'olive, symbole de paix, de sagesse et d'espérance ; une  photo ancienne, grise,  d'une jeune femme avec ses deux enfants semblait être figée pour l'éternité sur cette page glacée ;  elle était assise, et paraissait perdue, elle tenait dans ses bras son petit endormi, l'autre  à côté d'elle avait dans le regard toute la pluie du ciel. Au dos de cette couverture, une aquarelle à l'encre et au crayon. Le dessin était séparé en deux par des fils barbelés où était posé délicatement un papillon se profilant sur un ciel bleu teinté de  nuages, figuration de liberté illusoire. Au-dessous, tristes et sombres, des baraquements  noirâtres, nous faisaient comprendre qu'un printemps sinistre s'annonçait. Maman était là, près de moi, elle feuilletait le livre, pendant que je lui racontais mon voyage : Jérusalem, les fruits délicieux, le soleil,  la Mer Morte, je parlais, je parlais, elle, se taisait. J'étais désabusée, elle semblait ne pas m’entendre et être complètement désintéressée par ce que je pouvais bien lui raconter ; elle tournait inlassablement les pages du livre couleur d'espoir ; mais l'olive à maturité vire au noir ;  l'intérieur de l'ouvrage montrait toute l'horreur des camps de concentration et son cortège funeste, des lettres d'enfants, des photos à vous faire verser des seaux de larmes. Le noyau du fruit, dur et osseux, contient aussi une graine, une bonne graine. Aussi, soudainement, comme une envolée d'oiseaux, maman se mit à me parler de l'Avenue d'Eylau dans le XVIe arrondissement de Paris. Elle avait douze ans, elle avait peur, elle voulait se cacher, les portes claquaient, des gens criaient, ma grand-mère et elle ne bougeaient plus. La veille, grand-père, qui était chauffeur d'autorités ministérielles dans la police nationale, était rentré, l'air sombre, il avait dans les mains cette fameuse circulaire qui allait bouleverser la vie de millions de gens : 

     

         Paris, 16-17 juillet 1942  

    « 1. Les gardiens et inspecteurs, après avoir vérifié l'identité des Juifs qu'ils ont mission d'arrêter, n'ont pas à discuter les différentes observations qui peuvent être formulées par eux [...]

    2. Ils n'ont pas à discuter non plus sur l'état de santé. Tout Juif à arrêter doit être conduit au Centre primaire.
    3. Les agents chargés de l'arrestation s'assurent lorsque tous les occupants du logement sont à emmener, que les compteurs à gaz, de l'électricité et de l'eau sont bien fermés. Les animaux sont confiés au concierge. [...]
    7. [...] Les opérations doivent être effectuées avec le maximum de rapidité, sans paroles inutiles et sans aucun commentaire.

    8. Les gardiens et inspecteurs chargés de l'arrestation rempliront les mentions figurant au dos de chacune des fiches :

    • · Indication de l'arrondissement ou de la circonscription du lieu d'arrestation ;
    • · « Arrêté par », en indiquant les noms et services de chacun des gardiens et inspecteurs ayant opéré l'arrestation ;
    • · Le nom de la personne à qui les clés auront été remises ;

    Au cas de non-arrestation seulement de l'individu mentionné sur la fiche, les raisons pour lesquelles elle n'a pu être faite et tous renseignements succincts utiles ;


       Paris, le 12 juillet 1942
    Le Directeur de la Police Municipale 
    Signé HENNEQUIN »  

     

    La mémoire de maman avec l'âge commençant à lui faire défaut,  je la pressais comme si ces confidences ne pouvaient durer que quelques instants ; son visage était grave, elle fronçait les sourcils et semblait étonnée elle-même de voir ressurgir le fantôme d'un passé enfoui au plus profond de son être. 

     - "Sauvez-vous leur dit-il car demain l'on va venir vous arrêter, sauvez- vous !

     - Mais à qui parlait grand-père maman ?

     - Mais... à nos voisins, il y avait une famille juive dans l'immeuble, il les a prévenus ; ils devaient fuir !

     Le lendemain, ils étaient partis, maman ne les a plus jamais revus. 

    Anagallis

                           

     


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    enfant etoile

     

    Poussières d'étoiles

     

    Elles chantent, elles crépitent.

    C'est la voie céleste mettant son voile, 

    Jetant sur la terre son dévolu,

    Sans aucune retenue.

    Étoiles brillantes du matin,

    Étoiles jaunes du chagrin. 

    Poussières d'étoiles virevoltantes tombant sur les toits ;

    Cendres en habit de deuil ;

    Étoiles jaunes, auriez-vous offert au feu votre couleur,

    Afin d’égayer les flammes de votre linceul ?

     

    Anagallis

     

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  • LE SILENCE

     Christian Schloe

    Le silence

    J'aime ces silences qui vous permettent d'entendre et de voir.
    D’entendre le bruissement de l'eau,
    Le chant de l'oiseau.
    De voir les fleurs et le soleil,
    La lune et les étoiles qui s'émerveillent.
    Ce sont de ces silences qui vous apportent la sérénité et la joie,
    La tranquillité de l'âme, l'amour et la foi.
    C’est dans le silence que l'on perçoit le chant du grillon,
    Que l'on peut observer secrètement, dans son nid, l'oisillon.
    Silence de la nuit, éveille des sens,
    Où l'on s'aperçoit que tout ne dort pas.
    Observez la nature en silence !
    Elle est d'une incomparable magnificence.
    Mais il y a un de ces silences qui vous fait perdre pied et vous noie.
    Un de ces silences qui vous plonge dans une solitude immense et sans joie.
    Une profonde détresse ou même la prière semble inutile.
    Vous traversez ce désert muet qui vous clôt les yeux et vous rend fragile.
    Vous pensez alors que Jérémie avait bien raison de se lamenter                            Le silence d'un père vous rend orphelin, désemparé.
    Ce silence devient pour vous insupportable,
    Dans ces instants où tout vous accable.
    Je confesse mon impuissance simplement.
    Oui, le silence de D.ieu est terrifiant...

     Anagallis

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  •  

    Il nous faut laisser D.ieu nous mener au-delà de notre vision de la réalité.

    Nous sommes paralysés du fait que nous voyons tout à travers le prisme du temps et de l’espace, ce qui veut dire que nous ne pouvons jamais vraiment dépasser l’enveloppe physique qui abrite la réalité spirituelle…

    (Jérusalem Plus – Terre Promise) 

     

     

    Sans titre 2

     

    Épousailles au Yardenit

     

    Cantique des cantiques   

    2-16 mon Bien-aimé est à moi et je suis à lui.

     

    C’était le lieu que tu avais choisi.

    C’était un matin du 24 Iyar, le second mois,

    Le seizième jour du mois de mai où la nature pleure son émoi.

    Pour nos épousailles, tu me guidas jusqu'au Jourdain.

    Tu me couvris, d’une robe d’un blanc pur de fin lin

    Et tu entouras ma tête d’un turban.

    Dans la rivière de la peine et de mon jugement

    Je me suis immergé, laissant au fond se noyer mes péchés.

    68913313_64854969_0a1943a1a98795beae999349673863c8Tu mis à mon doigt l’anneau nuptial comme un lien sacré.

    Le soleil rayonnait de son pur éclat,

    Faisant danser l'olivier et l'acacia.

    La rivière emportait les poissons dans son calme courant,

    Symbole de ton peuple dans la Tora se baignant.

    Le prophète annonce que de la maison de l’Éternel, une source jaillira ;

    Elle arrosera toute la vallée de sittim.

    Dans les lieux les plus tristes et désolés, il n’y aura plus d’abîmes.

    Vole mon âme vers ton Bien-aimé,

    Celui qui t’a marié.

    C’est l’éclat du ciel au-dessus de ta tête,

    Là où les anges sont en fête.

    Tu es D.ieu, mon guérisseur,

    En ce jour d’Iyar, tu me donnas la vie et le bonheur.

     

     Ton Bien aimé et ta Bien aimée

     

    0_3aabc_98e228cd_LCopyright France ©EZBU4BA-1

     

     

     

     

     

     

     


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     Christian Schloe

     

     

    Les Parfums célestes

     

     

    Les parfums de mon Bien-aimé sont merveilleux.

     Ils me transportent vers d'autres cieux,

     Il est le parfum de l'encensoir en or,

     L'autel des trésors.

     Les larmes de la myrrhe coulent des blessures de l'arbre,

     Elles coulent limpides comme le ruisseau des vallées.

     La cinnamome exhale son parfum et monte jusqu'au ciel.

     Le roseau aromatique, penche sa tête au moindre vent,

     Montrant la fragilité de l'homme.

     La casse sera pour Lui un parfum de gloire.

     Puis viennent les parfums célestes :

     Le stacte si précieux,

     La coquille odorante qui nous sort des grandes eaux,

     Le galbanum dont l'odeur rappelle celle de la mort,

     Et d'où coulent des larmes de sang.

     L'encens brûlant,

     Le nard, parfum de grand prix pour oindre ses pieds.

     Le Safran doré, sans épines, couronnant sa tête.

     L'aloès sortant de son tombeau et s'envolant vers le ciel

     Tel, un nuage odoriférant.

     Puis enfin, les grappes de fleurs blanches du henné

     Tombant en cascade,

     Pour embaumer celui que l'on appelle Époux.

     Lève-toi, aquilon ! Viens, autan ! Soufflez sur mon jardin,

     Et que les parfums s'en exhalent !

     Que mon Bien-aimé entre dans son jardin,

     Et qu'il mange ces fruits excellents !

     

     

    Anagallis

     

    Copyright France ©EZBU4BA-1

     


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